P'tite virée dans le Maine (partie 3)
Alorrrs, je soulignais à quel point il est agréable de faire du shopping dans les States. Les boutiques pullulent, on a le souci du choix... et des marques. Ici, c'est la guerre entre les griffes de luxe qui s'arrachent les fashionistas de passage. La chasse aux aubaines perdure toute l'année, beau temps, mauvais temps. L'inventaire se renouvelle sans cesse. Il y en a pour toutes les bourses.
Tiens, voici quelques cartes postales qui rivalisent avec grande frivolité, ne trouvez-vous pas? ;-o))
Eh non, je ne succomberai pas au désir de me procurer ce magnifique coussin brodé au coût «modique» de 125 US$. Je n'ai plus de place où entreposer tout cela chez-moi. Je resterai donc raisonnable dans mes achats... ma fille moins et les autres aussi! ;-o))
Au terme de notre première journée de magasinage, on arrive enfin à destination, soit à Ogunquit. L'hôtel Majestic Regency Resort Hotel sera notre lieu de refuge. Nos chambres sont spacieuses, parfait pour notre groupe de joyeux lurons. Alors que l'heure est maintenant venue de se coucher, voilà que nos moineaux fringants - qui ont largement fait la sieste dans l'auto - souffrent d'un regain d'énergie. Il faut donc folie de jeunesse se passe... De leur conversation décousue, il en découlera des propos bizarres à ne rien comprendre et quelques borborygmes qui ont bien failli nous chasser tous des lieux, de quoi ruiner notre courte nuit. Un scénario qui n'est pas sans rappeler mes sorties familiales de l'époque. L'histoire se répète.
Tandis que je me désâme d'attendre que le silence se fasse, les jeunes poursuivent de plus belle leur franche rigolade, en s'évertuant à jacasser à qui mieux mieux, de tout et de rien, surtout. Ö misère! Je devine la tranquilité de la chambre d'à côté. Ma bonne vieille copine sera épargnée d'une interminable soirée pyjama plutôt bien animée. Ce sera donc le Cirque du Soleil dans ma chambre, et ce, jusqu'aux petites heures du matin. Après tout, on a ce qu'on mérite, hein. ;-o)))
Le petit déjeuner continental est quant à lui servi dans une salle communautaire entretenue avec grand soin par le propriétaire. On y offre pas moins d'une dizaine de sortes céréales sucrées, plusieurs types de jus d'orange et une immense variété de pains et de pâtisseries de toutes sortes, de quoi varier notre menu durant la semaine. La saveur du café est cependant fade. Il faut s'y faire au pays de Maxwell House.
Alors que nos jeunes dorment du sommeil du juste, ma copine et moi partons en randonnée aux abords de la mer, à une quinzaine de minutes de là. Ah, l'air salin nous surprend! Le paysage de bord mer qui s'offre à nous est saisissant.
Sur le ponceau, de jeunes pêcheurs en herbe sont aux aguets. En suivant strictement les ordres prodigués par une instructrice, ils manieront plus ou moins habilement leur ficelle au bout de laquelle se trouve un filet tenant lieu d'appât pour les crabes traînant dans le canal. Un passe-temps super amusant à regarder, pour les petits et les grands!
Chemin faisant, voilà une bien jolie résidence qui me fait de l'oeil. Ce style colonial qui abonde dans la région. Quoi de plus beau?
C'est le retour au bercail. La levée du corps semble bien pénible pour nos fameux couche-tard que nous décrocherons de leur lit. Il feront fi du vieil adage qui édicte que «l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt». C'était certainement vrai avant l'invention de Facebook, Twitter et cie, hein. ;-))
On traîne enfin sur la plage d'Ogunquit pendant une bonne partie de la journée: y'a du monde en ville! Mon bronzage est à parfaire, cela tombe juste à point. Notre souci demeure demeure surtout de ne pas fondre comme neige au soleil. C'est qu'il fait une chaleur à crever pour les nordiques que nous sommes. Mais bon, nous résisterons et survivrons même à l'épreuve, c'est tout dire. Wouhhh!
Les plus courageux oseront se baigner dans la mer. Affronter l'eau glaciale (moyenne de17 °C) de la côte du Maine et s'y tremper constituent en soi un exploit difficile à surmonter pour la plupart d'entre nous. La saucette est difficile...ouille! (Pour les mordus, plusieurs données de satellites sont disponibles dans le Web. Tout a fait génial!)
Pour la postérité, les jeunes s'amusent également à croquer sur le vif leur minois.
Nos voisins de fortune s'amuseront à momifier un des leurs... Malgré notre insistance, les nôtres refuseront d'en faire autant ne serait-ce que pour nous amuser.
«Au pire, on aime mieux se baigner dans la mer», diront-ils en guise de résistance. Tout est dit. Pas discutable et non négociable! ;-))
La marée monte peu à peu et la plage est maintenant réduite de moitié. Notre départ s'impose. Or, l'idée de faire une brève tournée en Trolley Bus a été partagée rapidement entre nous. Le consensus n'y est malheureusement pas. Les jeunes feront la concession de demeurer avec nous durant tout le trajet qui nous mènera à la jolie marina (Perkins Cove) puis à notre hôtel à la sortie du village. Un peu du tourisme tout en demeurant tranquillement assis... Isn't it beautiful?
Le départ s'avère d'abord amusant. On regarde défiler les résidences, une à une. Sitôt atteinte l'artère principale, le traffic s'avère lourd en cette heure de pointe. On avance dorénavant à pas de tortue, ce qui a l'heure de déplaire aux nôtres. Pire, on arrête à de nombreux hôtels, les nombreux détours rallongent le circuit. Les jeunes se plaignent... et moi, je prends des photos à la tonne.
Ci-dessus, le gîte où je confiais à une copine le début de ma relation amoureuse avec mon conjoint. 20 ans déjà!
Sur la voie principale, la «Maine», de nombreuses résidences ont été converties en boutiques de toutes sortes. Bienvenue au paradis du lèche-vitrine!
Une fois arrivé à la marina, au village des pêcheurs, on entreprend le même chemin... mais dans le sens inverse, cette fois. Ho, magic!?! ;-))
- «Je pense que j'commence à r'gretter ma tournée en bus» me réplique soudainement le plus intéressé du lot.
Voilà qui promet pour nos jeunes beautés désespérés qui n'affichent plus vraiment d'intérêt pour l'architecture ni l'histoire que je tente en vain de leur présenter. C'est la pause. Pour me divertir, je persiste à prendre des photographies puis à observer. Y'a que cela à faire et çà m'amuse.
Et on poursuit paisiblement «notre petit bonhomme de chemin»...
N'empêche que le village est parsemé de maisons champêtres et de jardins pittoresques qui sont la fierté de cette station balnéaire de luxe. On s'y plait aisément, cela se comprend. Beaucoup de New-Yorkais et Bostonnais y séjournent, le temps d'un week-end. Les lieux sont paradisiaques et se trouvent à peine 1 ou 2 heures de route de la grande ville. Les chanceux!
Le grisonnement naturel du bois de cèdre est typique de la place.
Je remarque également que la ballade en maillot de bain et torse nu sur la voie publique est tolérée, en ville. Étonnant! Il existe bien d'autres municipalités où cette habitude vestimentaire est strictement interdit, sous peine d'amende. On ne rigole pas avec la brigade des moeurs aux États-Unis. J'ai d'ailleurs eu droit à une brève altercation après avoir hésité quelques minutes pour y mettre des chaussures alors que je me promenais pieds nus sur le célèbre boardwalk animé à Wildwood (New-Jersey). Du vrai Far-West de fantaisie! ;-)
Bon, on doit malheureusement patienter une autre bonne quinzaine de minutes à un point d'arrêt avant de repartir de plus belle. Je suis alors tenue de plaider ma cause à grand renfort d'arguments afin de calmer la jeune clientèle plaintive. ;-o))
C'est exactement à ce coin de plage que mes petits ont goûté pour la première fois à la mer. Un petit clin d'oeil qui ravive de beaux souvenirs de leur belle petite enfance dorée.
Ici et là, j'y aperçois un «gaz bar» encore opérationnel et toujours aussi populaire. Il s'agit là de l'ancêtre de nos «dépanneurs». Mon père en avait lui-même reproduit le modèle dans mon village natal au Québec, durant les années 50. Ce qui m'a valu d'occuper les dignes fonctions de pompiste et de caissière dans ma brève jeunesse. Passons.
Selon ce concept nord-américain bien particulier, les pompes à essence sont implantées à très grande proximité de la voie... dont certaines, littéralement sur le trottoir. Ceci n'est aujourd'hui plus autorisé. Depuis les nouvelles normes de sécurité, seul les droits acquis en permettent leur survie.
Notre arrivée à l'hôtel tarde. Je commence moi-même à m'inquiéter. Sans hésiter, j'échange volontier avec une fidèle utilisatrice qui me rassure sur le trajet. S'ensuit une sympathique conversation avec sa copine qui dure plusieurs stations. Mon «anglais du dimanche» ainsi que mon Canadian French accent leur plait, ma fille en est horrifiée. Son mutisme ainsi que celui de l'une de ses copines, pourtant bilingues, m'indiquent qu'elles s'épargnent mutuellement du jugement dernier. ;-) Elles se privent ainsi de belles occasions d'apprentissage.
Bahhh...reste que je saisis tout ce qu'on me dit en anglais et que je sais très bien me faire comprendre malgré mon vocabulaire rudimentaire. Pourquoi donc m'en priver! La fluidité de mes échanges n'a pas sa pareille au sein du groupe. Vaut mieux rire. J'assume. ;-o))
Tiens... je voulais aussi vous présenter cette structure à la verticale (ci-dessus) qui tient lieu de façade pour certaines maisons. Autrefois, y'en avait plein dans nos villages anciens du Québec. On y adossait un toit à 2 ou 3 versants que l'on peut entrevoir mais de côté seulement. On dirait que tout cela est tiré d'un cartoon du Far-West.
Finalement, se pointe à l'horizon notre hôtel. On commence à jubiler... mais oups!... voilà que la chauffeuse d'autobus emprunte soudainement une voie secondaire et se met à filer à train d'enfer en plein boisé. Toute une course, je vous le dis! Panique. Je me lève à toute vitesse. Le vent siffle, on ne s'entend plus. Elle me crache quelques mots confirmant qu'on se rendra bientôt à notre hôtel. Je retourne à mon banc, les enfants crient, rigolent et font les fous, au grand désespoir de notre cow-girl qui ne lésine pas à peser sur le champignon pour impressionner les emmerdeurs que nous sommes devenus. Nous voilà clients captifs, à la merci d'un circuit qui n'en finit plus... Je désespère, terminé les photos!
Après un changement de chauffeur, nous voilà repartis - on le souhaite bien - vers le dernier point d'arrêt, notre hôtel. Oui, oui, ouuuui! On débarque avec grand plaisir de l'engin infernal. Une telle course d'une durée d'environ 80 minutes pour seulement 1,50 US$ par personne... on en a eu pour notre argent, quand même. ;-o))
* À SUIVRE *
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