Un peu de campagne.. et de jasage chez notre ami Charles le conteur!
Pour récupérer d'une longue nuit blanche, j'ai opté en faveur d'une tournée à ma maison de campagne pour le repos et le divertissement de l'esprit, surtout. La paisibilité des lieux m'a fait grand bien. L'air y était bon et le paysage, magnifique. Le lac recouvert de neige blanche offrait une incomparable perspective linéaire des lieux nordiques qui aurait eu de quoi inspirer le peintre Jean-Paul Lemieux, lui qui savait si bien reproduire l'immensité des paysages québécois dans ses tableaux d'hiver.
Le soleil radieux perçait à travers la forêt et illuminait la neige. Sa brillance, toute éclatante, éblouissait jusque l'intérieur de la maison. Le salon était vivifié par de si belles couleurs, de quoi raviver n'importe qui! J'en suis donc ressortie pleine d'énergie.
Bien entendu, une p'tite visite de courtoisie à notre voisin et fidèle ami de la famille s'imposait. Ce cher Charles avait, comme toujours, bien des affaires à nous raconter, à commencer par l'histoire du fameux barbouillé qui a traîné d'la patte tout autour du lac et bourrassé notre lampadaire de fortune. Juste l'entendre me faisait l'effet d'un baume. Être si drôle, dégourdi et vif à bientôt quatre-vingt-dix-ans a de quoi me subjuguer. Je veux être comme lui, plus tard!
Charles est un conteur hors pair, sans doute l'un des meilleurs du Québec. S'il faisait place publique, c'est à guichet fermé qu'il se produirait... de quoi concurrencer avec le jeune Fred Pellerin, lui aussi de la Mauricie, lui aussi! Ses paroles relèvent du véritable folklore d'antan. D'une conversation à l'autre, on y découvre des expressions et des tournures de phrases drôlement amusantes. Son inépuisable répertoire a de quoi nous surprendre, aussi. J'en suis séduite, mon chum itou.
Bon samaritain, Charles nourrit une jeune famille de chats qui vivent exclusivement à l'extérieur. Ils sont beaux et leur épaisse fourrure les protège du grand froid. Il me fallait les photographier pour vous les présenter. Je craque devant ces jolies boules de poils!!!
Bon, il nous fallait bien revenir au bercail...«On r'viendra t'voir», Charles!
Sur le chemin du retour, on en a profité pour casser la croûte dans un resto de Ste-Anne-de la-Pérade. Comme la saison de la pêche aux poissons des chenaux (poulamon) bat son plein, y'avait du monde dans la place. Il est toujours étonnant d'y voir le village de cabanes sur la rivière. Une rue glacée balisée fait le lien d'une rive à l'autre.