Village Huron-Wendake
Au cours de mes nombreuses prérégrinations dans les rues du Vieux-Québec, il m'est arrivé à quelques reprises d'être sérieusement interpellée par des touristes français à la recherche de vrais Indiens dans la ville. Il y a longtemps que les autochtones ne frayent plus avec les coureurs de bois dans nos forêts laurentiennes. Cependant, force est de reconnaître que les Amérindiens ont su se frayer un chemin durable dans la culture populaire du Québec au point de se faire reconnaître des droits et privilèges comme Premières Nations. Depuis, le tourisme autochtone est pleine émergence et s'adresse à une clientèle de niche friande de nouveautés exotiques.
En toute authenticité, le village Huron-Wendake de la banlieue nord se distingue comme réserve indienne, à peine 15 minutes du centre-ville de Québec. C'est l'impressionnante chute Kabir Kouba, véritable canyon de 42 mètres de profondeur, qui attira naturellement les Hurons-Wendat dans ce joli coin de forêt. Dès 1697, ces derniers établirent un village aux abords de ce site naturel. À ses pieds, la rivière Akiawenrahk qui aura tôt fait d'être appelée la Saint-Charles par les colonisateurs, ces Français qui sont nos ancêtres.
La chute est le point de rencontre de deux régions géologiques où il est facile d'y trouver des fossiles datant de plus de 455 millions d’années, encore faut-il risquer sa vie en escaladant la falaise et s'approchant des cascades...non merci pas pour moi! ;-)
On peut y voir les ruines de l'ancien moulin à farine des prêtres, les Jésuites, construit en 1732.
Tout près se retrouve la petite église Notre-Dame-de-Lorette reconstruit après l'incendie de 1862. Celle-ci est un calque de l'ancienne édifiée en 1730, laquelle était une reproduction de la Santa Casa de Lorette en Italie, d'où son nom d'origine. Divers petits commerces s'y retrouvent tout autour, poursuivant ainsi la tradition commerciale de la communauté huronne.
Au gré de notre ballade, ma fille m'a fait valoir son intention de se procurer un parka Canada Goose, l'hiver prochain. Il s'agit d'un manteau de duvet spécifiquement conçu pour notre climat nordique avec ses froids extrêmes et ses vents violents. Canada Goose tient aussi lieu d'image de marque auprès de nombreuses célébrités. Or, la collection y est à l'honneur chez Raquettes et Artisanats Gros Louis.
J'en ai profité pour me procurer quelques sachets de tisanes inuites Délice Boréal, pour expédier à mes copinettes de la France!
À titre exceptionnel au Québec, on retrouve sur tout le territoire des panneaux de signalisation routière en langue huronne et pas qu'en français. Le service de police est d'ailleurs assumé par des agents d'origine autochtone.
Ci-dessous, la maison Tsawenhohi (vers 1807-1820) était celle du Grand Chef de l'époque, Nicolas Vincent. Elle abrite aujourd'hui un musée d'art traditionnel, en plus d'y exposer des pièces archéologiques recueillies des lieux.
Le tout nouveau Hôtel-Musée Première-Nations construit à grand frais à de quoi étonner par son architecture où le bois est à l'honneur...
...On y retrouve là le raffiné restaurant La Traite et son audacieuse salle à manger, tout à fait unique en son genre.
Ici et là dans la réserve, quelques maisons sont à vendre. Toutefois, seules des hurons ont exclusivement droit de résidence sur le territoire maintenant enclavé. Ces derniers sont d'ailleurs épargnés de taxes foncières, en plus de bénéficier d'un régime fiscal distinctement plus avantageux.
À la prochaine, pour une autre virée gourmande, cette fois-ci!