Chiquita, banana split et super glissade en boîtes à bananes! Cha-cha-cha!!!
Vous souvenez-vous des superbes annonces publicitaires de Chiquita? Mmm?
À chaque fois, je jubilais à l'avance de voir Miss Chiquita entrain de faire l'équilibriste avec son gigantesque plat de fruits sur la tête et déambuler avec grâce et élégance devant le petit écran pour nous "vendre sa salade".
Juste à la voir nous présenter les délicieuses bananes Chiquita, on avait envie illico de se farcir un magnifique Banana split! Miam! La recette de ma mère était un pur classique à l'époque:
Banane pas trop mûre, tranchée sur la longueur
Glace à la vanille nappée de sauce au caramel
Glace au chocolat nappée de sauce au chocolat
Crème fraîche épaisse et cerises
Bien entendu, là ne s'arrêtait pas mon futile attrait pour Chiquita, évidemment! J'adorais aussi la musique enjouée de la publicité, un pur délice pour mes chastes oreilles d'enfant:
(Cliquer sur la partition musicale pour entendre la chanson.)
En direct du sud, les bananes Chiquita étaient donc livrées dans le magasin général de mes parents, au Québec, et ce, dans de robustes et efficaces boîtes en carton.
Ces authentiques boîtes certifiées Chiquita devait subir les affres du transport en vrac et, ensuite, résister aux innommables prouesses de mad'moiselle la petite peste... en l'occurence moi! ;-) C'était en soi toute une épreuve, vous savez! Je dois maintenant m'expliquer, là!
En fait, la maison de mes parents affichait une allure plus que banale avec son affreux escalier intérieur menant à l'étage. Il s'agissait là d'un ouvrage "d'art" qui avait été conçu par mon paternel, un véritable bricoleur du dimanche qui, de toute évidence, n'avait de goût... que pour l'argent, je crois. Ce pseudo escalier était la risée du clan familial et mon hantise, itou! Il me fallait donc l'exorciser!
Bien que fonctionnel, l'escalier n'avait rien de "normal". Il se présentait en pente on ne peut plus raide, du jamais rencontré ailleurs, de toute ma vie! Ce qui est une référence! En plus d'être horrible, celui-ci se présentait de façon plus que bizarre. Il y avait deux marches, fort étroites, puis une troisième, tout aussi étroite, mais qui servait de palier. Eh oui! Sur celui-ci, il fallait pivoter vers la gauche, sur un seul pied, se retourner rapidement et poursuivre la montée en sens inverse grâce aux sept autres marches à très hautes contres-marches. Vous imaginer le tout?!? C'était on ne peut plus singulier quoi!
D'en haut, l'escalier se présentait comme une véritable glissoire, ce qui m'inspira un jeu loufoque qui consistait à s'assoir, genoux repliés, dans une boîte à bananes Chiquita qui servait de luge! On devait alors s'élancer en bas, et ce, en se laissant glisser rapidement de marche en marche... Et çà marchait superbement bien! Lorsqu'on était rendu sur le pseudo palier, le mur nous stoppait, tout simplement. C'était brutal comme arrêt, mais efficace, je vous le jure!
Celui qui réussissait l'exploit en moins de secondes gagnait. Mon frère et moi étions donc devenus les champions de la course Chiquita !!! Subventionnés nous aurions dû l'être, et ce, au lot de publicités que nous avons fait pour convaincre les cousins d'en faire autant, mais en vain! Fallait être stupide, et nous étions bien les seuls de la famille, à ce que je vois! Hé-hé! ;-)
À l'époque, j'aurais dû breveter ce jeu aux règles subtiles qui connaissaient quelques variantes, au gré des caprices du jour. Avec Chiquita, c'était pas de la petite purée!
Près de quarante plus tard, je garde de précieux souvenirs de ces folles glissades dans la maison natale. Et quant l'excitation était à son comble, on criait de joie... Que c'était amusant: vive Chiquita!!! Dire que mes parents, occupés à travailler au magasin général, matin jusqu'au soir, enduraient toutes ces drôleries pour avoir la sainte paix!
Quoiqu'il en soit, pour vous rassurer, l'escalier n'existe plus! Maintenant, j'ai presque le regret de n'avoir aucune photo de celle-ci.
Morale de l'histoire: "Faut-il en rire ou en pleurer?"